SUM – Autoportraits 1985 – ?

autoportrait Photocopie 1985

Étude de l’autoportrait de 1985 à aujourd’hui. L’oeuvre d’art est en partie autobiographique et chaque trace artistique est un geste existentiel qui met en relation Je et Autrui. L’autoportrait, des premières traces de mains de l’art pariétal à une version virtuelle contemporaine, en est un manifeste. Cogito, ergo sum, la location latine reprise par Pascal suffit pour comprendre que le mot le plus important est SUM. Je suis. Un Je suis spécial car par rapport au monde. Le Sum comme fin en soi est aussi existentialiste mais ne nécessite pas d’extérioriser quoi que ce soit, le concept de rapport à autrui est une condition sin e qua non du geste artistique. SUM est la racine de l’autoportrait, et par conséquent un titre fragmentaire de chaque oeuvre d’art. Sum peut également être stratifié, allant de l’intime vers le sociétal, incluant ainsi les cultures et autres familles communautaires. Le Sum peut impliquer autrui car il est une part du Nous. Même le Vous contient Sum car il est celui que désigne, il fait partie de l’ensemble à distance. L’autoportrait c’est le Sum devant VousEux. Voici plusieurs autoportraits, dont le premier date de 1985, j’avais mis ma tête de collégienne dans le photocopieur du bureau de ma maman, alors secrétaire du collège. On y aperçoit ma petite Corse en or qui pendait à une chaine à mon cou, c’est donc accidentellement un autoportrait communautaire, identitaire, géographique, ethnique … Fait à l’origine pour jouer avec l’outil technologique, ça semble banal et dérisoire mais n’oublions pas qu’à l’époque on avait des duplicateurs à essence en général donc imaginez la nouveauté d’une photocopieuse. La vérité de cet autoportrait est un aveu de ma curiosité envers les nouvelles technologies à expérimenter.

2024 anthropométrie immatérielle fluide. Infime temporalité de l’être dans l’éternité des éléments. La lumière nous révèle au monde. Parfois on ne laisse qu’une trace éphémère et immatérielle, comme l’amour, qui ne survit que dans l’âme qui le reçoit le temps qui lui est permis de le conserver. Trésor conceptuel. Je ne possède que ce qui est vraiment important, et qui n’est pas matériel. La vie. Aimer. Cette Anthropométrie fait suite à celle de 2021 faite d’une trace humide sur la pierre chaude laissée par mon corps sorti de l’eau du fleuve, le temps de prendre l’appareil photo la trace avait déjà diminué sous le soleil ardent de l’été en Corse. Ces deux performances font référence à l’eau de la naissance, à la matérialité de l’art. Filmer mon ombre dans l’eau de la mer part du même principe de trace éphémère et de temps qui passe. Dans le film, le mouvement est créé par le monde autour de moi, moi, élément temporaire dont la matérialité statique et éphémère est révélée par la lumière. Sur le cailloux chaud en revanche, ma trace est dématérialisée par le soleil. La lumière nous révèle et nous détruit à la fois, nous consume, nous anime. L’anthropométrie immatérielle est une invitation à prendre conscience de l’impact que chaque action impose à la Nature en rapport à notre temporalité. Comment en aussi peu de temps, depuis le début de l’ère industrielle, nous sommes passés à un monde aussi pollué et toujours aussi belliqueux sans avoir finalement rien résolu de nos problèmes existentiels.

2024 Anthropométrie immatérielle fluide. Pinia – Ghisonaccia. Corsica 2024


Commentaires

Laisser un commentaire