À l’ère de la dématérialisation de l’oeuvre d’art, dans lequel l’absurde dans sa forme la plus humoristique occupe un grand espace, c’est à dire produire une sculpture sans matière sans travail manuel et presque sans impact écologique, je mets le temps dans un bocal. Je valorise la matière du vide autour de l’oeuvre. Matérialiser le temps, des copeaux de marbre récoltés en fin de journée, valorise un détritus dans la mesure de l’espace qu’il occupe et qui le quantifie comme tel, mais aussi dans la mesure du temps nécéssaire à son extraction autour de l’oeuvre d’art, pour la libérer pour ne citer nul autre que Michel-Ange. Cela valorise le détritus de marbre dans sa qualité matérielle de fragment de la Nature, morceau de la montagne. Le plein volume du vide laissé correspond au temps de travail, quand le plein volume du marbre résiduel correspond au non-temps, à l’indivisible, à l’Incarnato, à l’éternel … le temps que éternité durera. Tant que cette oeuvre sera protégée de toute forme de violence, celle des hommes encore plus que celle de la Nature. Désormais on peut voir le temps dans un bocal, une partie seulement, car le reste des détritus à été partiellement porté au recyclage. Ce que montre ce bocal de temps académique à travers ces copeaux de marbre, c’est une invitation à imaginer la valeur de notre temps dédié à l’art, à la valeur du temps académique dédié à l’étude des arts.
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