Fragment de marche, fragment de temps, fragment de Nature. Voir ne suffisait pas, écouter et sentir non plus, il fallait absolument toucher, caresser le torse viril de la forêt. Ce geste se suffit à lui-même dans une première lecture, plaisir de l’instant, beauté de la matière, poésie, cependant il faut savoir que j’ai vu cette mousse en descendant au cimetière mais c’est au retour que j’ai eu envie de prendre le temps de la caresser. Le temps nécessaire à mes émotions de se remettre en ordre, à ma force intérieure de reprendre le dessus et de gouverner ce fracas qui me tourmente. Au cimetière se trouvent les cendres de personnes qui me sont chères, très chères, ce sont des personnes qui sont retournées à la terre. Il me semble avoir porté la main avec douceur sur ce qu’ils sont devenus, redevenus poussière d’étoile. Cette terre que nous malmenons de notre exploitation humaine intense et sans merci, contient notre passé, notre essence, et notre devenir. Caresser la Nature, c’est non seulement offrir un geste d’amour à ce qui nous compose tous, c’est aussi caresser le dos de l’être vivant qui respire et nous porte. Peut-être aussi caresser la mort qui nous attend, l’histoire de la faire patienter encore et de nous pardonner de prendre notre temps. Route du cimetière, Ghisoni, Corsica. RETROUVEZ CE TEXTE DANS LE RECUEIL D’ESSAIS SUR LA PERCEPTION DE L’ART DISTRIBUÉ LORS DE LA MOSTRA A GHISONI LES 12 ET 13 AOÛT 2025
https://www.philomag.com/articles/thoreau-et-le-sauvage
https://fr.wikipedia.org/wiki/De_la_marche













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